Teinture

Un peu de théorie…

Premier article d’une future longue liste d’articles (attention : challenge ! car on ne peut pas dire que je sois un modèle de constance… donc n’hésitez pas à revenir vers moi si vous avez des questions 😉 ) – donc je disais future longue liste de tutos dédiés aux pigments de teinture Greener Shades, puisque c’est ceux que j’utilise pour teindre la laine et également que je les vends depuis de nombreuses années ; autant dire que j’ai continuellement un paquet de questions auxquelles je m’efforce de répondre le plus pédagogiquement possible (et pour ce qui est de la pédagogie, ça non plus c’est pas gagné… 😉 )

Tout ça pour dire que je vais essayer ici de répondre à toutes vos questions… et celles que vous ne vous posez pas… en mode bavardage… et là j’en vois déjà qui rigolent, vu qu’on ne peut pas dire que je sois une grande bavarde dans la vraie vie… du coup, c’est un peu comme une thérapie !?!

Les pigments Greener Shades, c'est quoi ?

Greener Shades propose une gamme de 9 colorants, pour une utilisation sur la laine, la soie ou toute autre fibre animale, ainsi que le nylon.

Ces colorants miscibles entre eux, offrent une palette riche et lumineuse, avec une résistance supérieure à la lumière et au lavage, tout en étant respectueux de l’environnement.

Formulés sans métaux lourds, ils sont conformes aux normes internationales Global Organic Textile Standard (GOTS 5.0) et OEKO-TEX 100.

Teinture chimique acide

Arf ça pique un peu quand même là, non ?

D’emblée on va casser les mythes (mais pas les mites malheureusement – ok je sors du sujet), parce je ne sais pas pour vous, mais moi quand je vois « chimique » ou « acide », j’ai un peu tendance à y aller à reculons, voir à ne pas y aller du tout. Or là on fait quoi ? On cumule « chimique » et « acide »… ? Ben bravo !

Teinture chimique

Donc oui, les pigments de teinture Greener Shades sont des pigments issus de l’industrie chimique, et on parlera communément de teinture chimique, par opposition à la teintures végétale dans laquelle on utilise les propriétés tinctoriales des plantes (ou des animaux… oui bon ben là… ne me demandez pas pourquoi…).

Par contre, on est bien d’accord que le process de la teinture végétale est lui aussi chimique (tout comme peut l’être la cuisine par exemple), puisque tout n’est qu’une histoire de molécules chimiques. Mais même avec un Bac D (physique-chimie-bio, je précise pour les plus jeunes), mes connaissances en la matière sont assez floues et je m’aventurerai pas plus loin sur ce chemin…

Teinture acide

Et pourquoi teinture acide ?
Les teintures acides sont spécialement conçues pour teindre les fibres textiles naturelles protéiniques (fibres animales), par opposition aux fibres textiles naturelles cellulosiques (fibres végétales). Ainsi les teintures acides fonctionnent sur la laine (mouton), mais aussi la soie (papillon), le mohair et le cachemire (chèvres), l’angora (lapin), l’alpaga, le lamas, le chameau, les fourrures, les plumes… Ces teintures fonctionnent également sur le nylon (polyamide).
Mais contrairement à ce qu’on laisse entendre avec cette dénomination, ces teintures ne contiennent pas d’acide. On les appelle teintures acides tout simplement parce que les molécules de teintures ont besoin d’être en milieu acide pour se fixer sur la laine.
En l’occurrence, les colorants Greener Shades se fixent sur les fibres quand le pH est inférieur à 4,5. Celui-ci s’obtient facilement en ajoutant du vinaigre blanc (acide acétique) ou de l’acide citrique, qui sont 2 produits naturels d’usage courant.

Pourquoi ce choix ?

Je dois vous avouer que teindre avec des teintures chimiques n’a pas été un choix naturel pour moi…

La teinture végétale plus écologique ?

Écolo dans l’âme et très soucieuse de l’environnement, j’ai cherché une technique qui soit la plus respectueuse possible, et naturellement j’ai commencé la teinture avec les plantes. Mais les quantités d’eau utilisées et les heures et les heures de cuisson m’ont très vite fait déchanter, sans parler des produits ajoutés dans beaucoup de préparations qui m’ont un peu rebutée.

Bref, quelle déception de constater que cette technique était assez peu écolo finalement, car certes on peut utiliser les plantes de son environnement (ce qui est malgré tout rarement le cas), mais question écolo, je pense que ça s’arrête là.

Je précise que je ne cherche pas à dévaloriser cette technique que je trouve par ailleurs magique et à laquelle je reviendrai sans doute un jour, notamment pour la teinture des fibres végétales…

La teinture… Écologique ?

En matière d’écologie, difficile de trouver la formule idéale.
Certes il y a bien l’écoprint, mais on sort un peu du cadre, car c’est une technique plutôt réservée aux tissus…

En fait, la formule idéale, c’est de ne pas faire de teinture du tout et d’utiliser la couleur naturelle des fibres. Mais pour sortir des blancs cassés, des gris et des marrons, on n’a pas tellement d’alternatives autre que de passer par la teinture…

Tout est donc affaire de compromissions… Lâcher sur certains critères… Tout en restant en accord avec soi-même, car force est de constater que la teinture écologique n’existe pas.

Le bon compromis pour moi

J’ai donc cherché des colorants et une technique qui soient les plus respectueux possible pour la planète et ses habitants. Et je me suis tournée vers les colorants chimiques Greener Shades parce qu’ils proposent une belle alternative.

Certes ces colorants sont issus de l’industrie chimique, mais ce sont des produits sans métaux lourds, donc sans danger pour les personnes qui les manipulent, ni pour celles qui vont transformer les fibres et les fils, ou encore qui vont porter les produits finis. 
La seule restriction consiste à mettre un masque quand le colorant est sous forme de poudre, car celle-ci étant très fine, elle est très volatile et aura un peu tendance à aller dans nos poumons (mais cette précaution est valable pour tout produit volatile : ce n’est pas le produit en lui-même qui est dangereux, mais plutôt la finesse de la poudre).

Et cerise sur le gâteau : 

  • c’est une technique simple, 
    qui nécessite peu de produits différents (juste les 9 colorants Greener Shades et un acidifiant), 
    qui nécessite peu de matériel de mise en oeuvre,
  • c’est une technique rapide, 
    qui consomme peu d’énergie (on peut même utiliser l’énergie gratuite du soleil), 
    qui consomme peu d’eau d’autant plus que celle-ci peut être réutilisée… 

Bref une technique avec un faible impact environnemental et un coût global très faible, pour des résultats wouahou !